Iso Compagnie Théâtrale

Le préfixe iso- a pour origine le grec ancien ἴσος qui signifie égal

La compagnie ISO est née au cours de l’été 2020, quand Hélène a réuni cinq comédiennes pour une aventure qui se voulait d’abord féminine.

Elles se sont rencontrées au sein de la Bulle Carrée, une compagnie d’improvisation théâtrale. Certaines viennent du théâtre à texte, d’autres non. Certaines sont professionnelles, d’autres non. Elles sont toutes des comédiennes improvisatrices chevronnées. Au fil du temps, elles ont chacune l’opportunité - et acquièrent la capacité - de jouer dans les différents formats classiques de l’improvisation théâtrale.

Du match d'impro, spectacle populaire où l'on vend une certaine forme de performance à travers un cadre rigoureux et très limitant en termes de création artistique, au format long, la pièce improvisée, qui permet de développer les personnages et l'histoire.

Elles aiment jouer en match, parce que c'est fun et léger. Elles aiment jouer le format long, plus créatif. Elles ne se limitent pas à un style, elles aiment explorer.

A la Bulle Carrée, Hélène, alors directrice artistique, a eu une idée de spectacle. Elle a voulu créer un " Free Form". Ce n'est pas une nouveauté, mais c'est un format qui reste encore très rare au sein de cette discipline. Dans un Free Form, on ne sollicite pas le public pour un thème ou une inspiration. Elle trouve que cette pratique bride la créativité des artistes, se demandant si, au final, toute cette mise en scène incluant le public ne serait pas une manière de lui prouver que ce à quoi il assiste est bel et bien improvisé. Elle juge cela inutile. Après tout, le public n'a qu'à penser ce qu'il veut, tant que le spectacle est bon, c'est ce qui importe. On va remettre le quatrième mur, celui qui sépare le public de la scène.

Le spectacle se veut libre, sans contrainte extérieure, c'est de l'improvisation dans son plus simple appareil, jusqu'au titre : Trois, parce que sur scène, on sera trois.

Quand elle crée Iso, elle demande à la Bulle Carrée son accord pour reprendre Trois. La Bulle Carrée accepte, et Trois devient la première création d'Iso. Ne souhaitant pas oublier ceux qui l'ont créée avec elle, elle propose à l'ancienne équipe du spectacle de rejoindre Iso. David et Patrick se joignent donc à Elles, transformant la compagnie en ce qu'elle est aujourd'hui :

Une compagnie théâtrale à majorité féminine.

Les spectacles proposés par la compagnie sont joués en majorité par des comédiennes. Certaines représentations sont uniquement féminines. Il n’y aura jamais de représentations avec une supériorité numérique masculine. S’il s’agit de duos, ils seront soit mixtes, soit féminins.

La représentation féminine est importante, elle est encore trop rare. Elle est tellement rare qu’on a pu déduire, au fil de nos échanges et réflexions, qu’un spectacle joué par une équipe entièrement féminine n’a même pas besoin de porter un propos féministe : c’en est un.

ISO est également née de l'envie d'aller plus loin dans le travail d'interprétation.

L'improvisation a trop souvent négligé l'interprétation, le jeu théâtral, au profit d'une multitude de techniques de mise en scène. L'interprétation - le théâtre, la base, la source - s'est retrouvée noyée dans une myriade de techniques toujours plus nombreuses servant, au final, à pallier manque de travail artistique.

Revenir aux fondamentaux, créer l'hybride, le spectacle qui fera se rejoindre le grand frère (le Théâtre) et la petite sœur rebelle (l'Improvisation), parce que l'un ne va pas sans l'autre. Parce que sans l'Un, l'Autre manque de naturel. C'est le travail que l'on a décidé d'entamer avec Trois, c'est la voix que l'on décide de suivre pour les créations à venir.

Laisser l'émotion prendre le devant sur la méthode, et déconstruire l'interprète technicien.

Iso, c'est l'histoire de personnes qui ne veulent pas se limiter.

C’est une envie d’explorer l’improvisation, le texte, l’écriture en plateau, et de les réconcilier.

C’est le souhait de mélanger les genres artistiques, le besoin de briser les limites.

C’est chercher à provoquer l’erreur qui nous emmènera ailleurs, comme une envie de créer de la pénicilline en ramassant des champignons.

Finalement, Iso, c’est se laisser aller dans une sérendipité artistique, c’est riche et hasardeux, et c’est parce que c’est hasardeux que c’est riche.